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Premier article ou Babel, palapapa palapapa !

17 février 2012

Cher lecteur, toi mon loulou, (vous permettez que je vous appelle  »toi mon loulou » ? )

ça faisait longtemps.

Mon dernier papier sur un blog remonte à la fin du mois d’août 2009.

Presque Mathusalem.

(ni-pagny-ni-betancourt.over-blog.com pour ceux qui prennent le train en marche.)

Deux ans et demi m’ont séparé de ce continent.

J’étais parti une première fois d’Argentine en ayant décidé de devenir journaliste. J’y étais revenu pour terminer un pensum (un mémoire de géographie mal embarqué). Je reviens enfin sur le continent, jeune journaliste, un peu lassé de la France, désireux d’exotisme, chargé d’espoir de trouver inspiration et sujets, etc.

Qu’est-ce qui a changé ? Je pars sans doute moins insouciant.

Je n’ai pas le même confort financier que celui que j’avais en Argentine. Le coût de la vie au Brésil, en particulier à Rio, est en de nombreux points comparable à celui de la France. Vous entendrez souvent, ou lirez dans des guides que le Brésil est cher. Pas forcément pour nous, mais relativement au reste du continent, en effet. Neï me disait que les Brésiliens, depuis quelques années, partent en vacances en Argentine qui est bon marché pour eux.

A vrai dire, sur un certain nombre de produits, le prix en réais est la quasi exacte transposition des prix européens. Les transports ne sont pas donnés et le logement est cher, surtout à Rio et surtout en plein Carnaval. Rien à moins de 15€ la nuit.

En revanche, fais tes courses au supermarché, mon loulou, tu verras la différence. Petite déception : les jus de fruits. J’ai eu du mal à trouver du vrai jus de fruits. Le plus répandu, ce sont les nectars (on fait de la purée de fruits, c’est pas bon, et après, on rajoute de l’eau. Dans un pays aussi ensoleillé, quand même.) J’ai quand même trouvé du vrai jus d’orange, du vrai jus de raisin et du vrai jus de maracuja (je te laisse chercher toi même ce que c’est, histoire que tu n’attrapes pas le cancer de l’assistanat).

Pour les déjeuners, un concept des plus intéressants, le restaurant au kilo. Prends ton assiette, sers-toi en crudités, riz, feijoa (les haricots noirs), poissons et viandes multiples et paie selon le poids de ton assiette. Très répandu. Le midi, ces restaurants se remplissent de gens de tous ages, des mamies du quartier aux travailleurs en pause déjeuner. Les produits sont frais. Les viandes ou poissons sont de bonne qualité. Et le prix, surtout, est à en faire pâlir de honte Flunch et consorts. A peine 14 réais, moins de 7€ pour une assiette bien pleine (environ 450g. Les moineaux peuvent s’en sortir pour encore moins.)

Pour te donner une idée, ce midi, j’ai mis dans la même assiette brocolis, salades diverses, du poulet pané, du porc et du bœuf et même une salade à base de mangues. 13,99 réais.

Je pense que je me pencherais sur les questions de postes budgétaires du brésilien moyen ultérieurement.

Moins insouciant, disais-je, puisque le but avoué de ce voyage est de trouver des idées de sujets, de docs. Je ne suis pas là en tant qu’étudiant, ni en tant que touriste, il s’agit bien de voir ce que je veux faire quand je serai grand. En revanche, quant à savoir la durée de ma présence ici, tu me pose une colle, l’ami.

Pourquoi le Brésil ? Pourquoi Rio ?

Question qui est revenue plusieurs fois ces derniers mois. La facilité me commande de répondre : pourquoi pas ? Mais comme je sais que tu es un brin tatillon, loulou, je vais tâcher de t’expliquer.

L’Amérique du Sud, ça, je ne l’explique pas. Relis mon blog sur l’Argentine, analyse-le, tire des conclusions et n’hésite pas à m’en faire part, ça m’économisera le divan.

Le Brésil, en revanche, c’est un pays en pleine explosion.

Sous la présidence de Lula, je ne vais pas te refaire le topo complet, des économistes se sont penchés là dessus. Il n’empêche que ce géant du tiers-monde, si l’expression a encore du sens, n’en est pas au bout de son développement. Et les perspectives d’évènements mondiaux à venir en sont à la fois une preuve et une cause. Je verrai bien si, comme l’a dit Lula lors de la désignation de Rio pour les Jeux de 2016,  »Dieu est Brésilien ».

En plus, étant le seul pays non-hispanophone de ce continent, c’est un petit défi en plus, il faut que j’essaie de comprendre et d’assimiler le portugais brésilien.

Et puis, enfin, il faut bien l’admettre, le Brésil est une sacré carte postale. Et comme me l’a dit Renaud Bernard avant que je parte :  »C’est vrai que travailler en tongs, c’est pas désagréable ». Rome était sous la neige à ce moment là, ceci explique sans doute cela.

Donc, me voilà à Rio de Janeiro depuis quelques jours.

J’habite à Copacabana jusqu’à la fin du mois, ce qui est une base parce que je ne sais pas ce que je ferais au cours des semaines qui vont suivre.

Jorge, mon propriétaire, est le voisin et un ami de Neï, qui est lui-même un ami de Stéphanie, mon ancienne tutrice de stage à Marseille, qui est désormais une amie de moi. Il doit friser la soixantaine, et je ne sais pas encore s’il est à moitié fou ou juste très bon vivant. Neï me dit qu’il est fou. Il me sort des blagues tout le temps, mais je n’en comprends pas la moitié. Heureusement, l’essentiel de la communication passant par les expressions corporelles, on sait déjà plaisanter ensemble et partager un café ou un verre de bière.

N’empêche, j’ai passé 5 minutes à lui expliquer une vanne que j’avais sorti. Et j’avoue qu’à terme, elle avait vraiment goût de réchauffé. Je serais plus efficace si j’avais l’humour du mime Marceau.

J’ai déjà pu faire un tour dans le centre, dans Copacabana et dans Ipanema, le quartier d’à côté. J’ai déjà vu 2 défilés de pré-Carnaval et j’ai été prendre l’apéro chez des amis de Neï. J’ai rencontré un américain qui s’est installé à Rio il y a un an. Il a créé une jumelle de sa société de Miami pour faire de l’événementiel en vu de la Coupe du Monde et des JO. Il risque fort d’être une source de contact et peut-être même un sujet de reportage à lui tout seul.

A part ça, je m’accroche pour parler brésilien et je laisse pas mal d’énergie en concentration pour comprendre ce que tous ces gens me disent.

Mon petit lecteur, j’essaie de t’en dire plus prochainement, et surtout, de commencer à illustrer un peu ce blog.

A venir, des photos, c’est promis.

(C’est vrai quoi, c’est quoi ce JRI qui ne fait pas d’images ? On n’a jamais vu ça !)

Quoique si, déjà une :

tu savais qu’en matière de prévention du tabagisme, le ministère de la santé brésilien ferait passer ses homologues du vieux continent pour des Mickey ? Ici, point de fœtus pudiquement passé à la radiographie, point de symbolique visage poupin sous respirateur. Même le poumon goudronné est tout public. Sur mon dernier paquet, j’ai eu… le pied gangrené !

1

Savent-ils néanmoins qu’ils ont affaire à la génération Jackass, celle qui collectionnait les cartes crados à la maternelle ?

A bientôt, cher loulou.

PS : Je profite de ce premier article particulièrement fouillis pour remercier tous ceux qui m’ont apporté leur aide, encouragé, accueilli, présenté, conseillé. J’espère mener mes projets à bien pour vous remercier. Merci notamment à Patrice ROMEDENNE pour le titre de ce blog.

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